Chroniques d’une échappée en Lozère : vent, solitude et grands espaces

Jour 0 : Ça y est, on y est !

Grand départ du séjour cyclotouriste du CCMS à Naussac ! Nous voilà 17, tout aussi motivés que curieux de parcourir cette Lozère sauvage. Philippe, en fin connaisseur des petites routes secrètes, nous a concocté des itinéraires sur mesure, où chaque virage promet des panoramas à couper le souffle.

Le vent est frais, la lumière d'automne douce et dorée. On sent que ça va être quelque chose de spécial. Restez dans nos roues : ce n’est que le début !

 

Jour 1 – Vent du Nord et Col du Cheval Mort (119 km D+1420m)

Le vent du Nord nous fouette dès le départ. On lutte, on se plie, mais on avance, poussés presque jusqu’à Mende. Là, le Col du Cheval Mort se dresse, massif, intransigeant. Chacun grimpe à son rythme, cherchant cet équilibre fragile entre douleur et détermination.

 En haut, l’effort s’efface devant le paysage qui s’ouvre à nous, grandiose et silencieux. On sourit, épuisés, mais heureux d’avoir conquis ce premier défi.

Le séjour commence, et avec lui, la promesse d’autres combats…

 

Jour 2 – Dans les gorges de l’Allier, à l’abri du vent (115 km D+2120m)

Départ groupé, on file vers les gorges de l’Allier pour fuir le vent du Nord. La montée de Chapeauroux nous éparpille, mais le pique-nique en haut soude à nouveau le groupe. On repart vers Monistrol d’Allier, croisant les marcheurs de Saint-Jacques. La route panoramique déroule ses virages, chaque point de vue sur les gorges nous coupe le souffle.

Puis vient la bosse de Fontanes. Dernier coup de rein. Le lac de Naussac réapparaît. On sourit, heureux d’en finir, prêts pour la suite.

 

Jour 3 – Le jour où on dépose les armes (12 km D+80m)

Le ciel s’effondre, lourd et gris. Pas un souffle. On comprend vite : le vélo restera au repos. Alors on se résigne, on enfile nos chaussures de marche et on s’aventure sur les rives du lac de Naussac. Pas d’objectif, juste une balade pour tuer le temps.

Le lac, habituellement si lumineux, se fond dans la brume. Le silence pèse. Les pas crissent, les mots s’échappent sans conviction. On se contente d’avancer, l’esprit déjà tourné vers demain. On sourit malgré tout. Un jour comme ça, ça arrive. Mais demain, c’est sûr, on sera de retour sur nos montures. Le vent n’aura qu’à bien se tenir.

 

Jour 4 – Quand le ciel s’ouvre, la route s’illumine (114 km D+1720m)

Aujourd'hui, fini la grisaille, le soleil pointe timidement. On sent que ce sera différent. Les Cyclos Plus prennent la route du Mont Gerbier de Jonc, et dès les premières pentes, l'Ardèche se dévoile. Le soleil s’impose, inonde les collines, et chaque virage nous gifle par sa beauté.

On grimpe, le souffle court, mais tout semble clair, pur. Le paysage devient notre compagnon de route, et on se sent libre, connecté. Ce n’est pas pour les kilomètres qu’on roule, mais pour ce sentiment rare : être en harmonie totale, là où un simple coup de pédale suffit à tout exprimer.

 

Jour 5 – La magie des Cévennes (109 km D+1620m)

Cap au sud. La montée vers le col du Goulet est longue, presque hypnotique. On s’accroche, le souffle court, les jambes lourdes. Puis, enfin, la pente se renverse : plus de 40 kilomètres de descente pure, le vent dans le dos. Les roues sifflent, le lac de Villefort surgit entre les montagnes. On se laisse porter, grisés par la vitesse.

Une petite remontée, et on arrive à La Garde Guérin, village médiéval où, par miracle, tous les groupes se retrouvent comme s'ils s’étaient donné rendez-vous. Pique-nique partagé, sourires complices.

Le retour est un ballet endiablé. On fonce vers Naussac, poussés par l’euphorie de cette journée où les Cévennes ont mis notre passion à l’épreuve, pour mieux la libérer.

 

Jour 6 : Cap sur la Margeride (117 km D+1790m)

Pour notre ultime journée en Lozère, on a pris la direction de la Margeride, le vent du sud en compagnon fidèle. On pédale, on grimpe, on descend, mais sur ces routes désertes, c’est comme si le temps s’arrêtait. Faut dire qu’avec autant d’habitants dans tout le département qu’à Chambéry, ce n’est pas étonnant qu’on ne croise personne ! Heureusement, une pause-café inespérée à Saint Denis en Margeride nous permet de rencontrer les derniers locaux.

Le paysage est sauvage, presque mystique. On cherche les bisons vers le Col de la Barte, on sent leur présence quelque part, invisibles mais bien là. L’aventure réside dans les petites choses : le parfum de l’air frais, le frisson d’une montée, et la satisfaction d’un moment partagé.

Une dernière sortie qui restera gravée, un au revoir au calme de la Lozère, avec juste le vent pour nous tenir compagnie. 

 

 

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